Dans mon précédent article, consacré aux étapes d'une réorientation professionnelle, j'avais promis de vous donner quelques astuces pour vous poser les bonnes questions face à la démotivation et au mal-être qui précèdent souvent l'idée de changement professionnel.
En effet, même si je tiens absolument à ce que vous alliez mieux, je tiens aussi à m'assurer que vous preniez vos décisions en toute connaissance de causes, et de conséquences ! Il serait dommage de quitter un mal-être pour en chausser un autre, non ?
Si vous vous sentez démotivé ou mal dans votre travail, ou même dans vos études, cet article est fait pour vous !
Si vous préférez écouter l'article, c'est par ici:
"Mal-être", "démotivation": suis-je concerné(e) ?
Dans la première partie de cette série d'articles, je faisais le parallèle entre le parcours de mes amies "tricoteuses" et celui des reconvertis. Pour vous aider à utiliser mal-être et démotivation à bon escient, j’aimerais vous raconter l'histoire de Julie.
Julie ne supportait plus sa garde-robe. Tous les matins, elle ouvrait son armoire. Et tous les matins, elle fondait en larmes: « j’en ai marre de ces vieux machins, ça ne me va pas, je suis ridicule dans ce pull, ce jean est trop serré, je n’ai plus envie de mettre ça, … ». Benoît, son mari, s'était habitué à ses plaintes. Il n'y prêtait plus attention, jusqu'au jour où le mal se fit tellement pressant que Julie prit une pile de pullovers soigneusement rangés et la jeta par la fenêtre !
Julie ne sembla pas prendre conscience de la violence de son geste et continua son train-train quotidien à la façon d'un robot qui accomplit les tâches pour lesquelles il a été programmé.
A l'opposé, ce fut un choc pour Benoît qui ne manqua pas de lui exprimer son inquiétude et de l'interroger en vain sur le mal qui la rongeait visiblement.
Les jours passèrent et Julie continuait sa routine matinale, sans grande motivation, se persuadant chaque jour un peu plus que son mari ne la comprenait pas. Mais quand ses amis, ses collègues, et même sa famille, se mirent à lui demander, les uns après les autres, si elle était consciente de son changement de comportement, elle commença à se convaincre qu'elle déraillait, qu'elle allait mal, et qu'elle manquait cruellement de motivation et que rien n'allait bien dans sa vie. Finalement, plus elle y réfléchissait, plus elle se sentait abattue et démunie.
Quand je vois qu'en 2011, 7,4 millions d'arrêts maladie ont été prescrits en France (rapport parlementaire du 24/04/2013), je me demande combien de personnes vivent ce mal-être au quotidien, et je me dis que vous qui lisez ces lignes, en faites peut-être partie.
Si c'est le cas, rassurez-vous. Vous avez fait le plus important: vous avez pris conscience du mal-être qui vous ronge et de la démotivation qui en découle. Maintenant, place à la reconstruction !
Désépaissir le mal-être avec quelques litres de plaisir
A votre avis, quelle est la première chose que devrait faire Julie ?
Ceux qui ont répondu : "se faire soigner" ont perdu, je vous le dis sans détour !
Selon moi, pour commencer, Julie doit desserrer l'étau du mal-être et se laisser un peu de temps avant de chercher à répondre à toutes les questions qui tournent dans sa tête.
Pour y parvenir, voici ma prescription:
1. Prendre quelques jours de repos
2. Les trois premiers jours, s'autoriser à traîner en pyjama dans son appartement, et ne rien faire du tout
3. Pendant les trois jours qui suivent, prendre soin de soi, se faire plaisir: se faire masser, faire du sport, reprendre ses exercices de yoga, cuisiner,…tout ce qui lui fait envie et la motive dans l'instant
4. Voir des personnes bienveillantes pour papoter de choses et d'autres: amis, membres de la famille, psychothérapeute ou de parfaits inconnus. Elle pourra ainsi aborder son mal-être et sa démotivation pour évacuer le trop plein.
Comme Julie, si vous venez de prendre conscience d'un certain malaise, commencez par lâcher du lest et vous faire plaisir.
Vous vous surmenez ? Vous avez fait un burnout ? Ou a contrario, vous êtes abattu par l'ennui ?
Et bien remerciez votre corps de vous alerter, et laissez-le diriger votre vie pendant quelques jours. Votre esprit aura sa part du gâteau, rassurez-le !
Vous vous dites peut-être: "Pffff ! C’est n'importe quoi, personne ne "pète un câble" face à une garde-robe insignifiante"…peut-être avez-vous raison…alors dites-moi…Combien de fois vous êtes-vous vexé suite à une remarque superficielle d'un proche ? Combien de fois avez-vous crié sur votre fils pour une broutille ? Combien de fois avez-vous insulté un autre automobiliste ?
Et oui, c'est bien souvent une situation insignifiante qui va réveiller en nous tous les soucis du moment, et les amener à se déverser au moment inopportun sur le premier objet à notre portée !
Et c'est parce qu'il n'y a pas toujours de lien entre la raison de notre mal-être et son expression, que Julie va devoir comprendre ce qui se passe pour elle quand elle se trouve face à sa garde-robe, avant d'amorcer un changement quelconque.
Qu'est-ce qui me démotive ? Pourquoi suis-je si mal ? Est-ce lié au travail ?
Imaginez que Julie se lance à corps perdu dans le tricot pour rénover sa garde-robe alors qu’en réalité ce qui lui pose problème ce sont les quelques kilos qu’elle a gardés après sa grossesse et qui l’empêche de porter la moitié de ses jeans, elle s’amusera peut-être beaucoup en tricotant, mais le mal-être risque de réapparaître peu de temps plus tard !
Comme elle, avant de changer de travail, vous devez comprendre ce qui vous pose soucis aujourd’hui. Est-ce que votre démotivation est due à votre travail actuel ? Est-ce que votre mal-être est lié à votre vie professionnelle ? Est-ce plus général ? Une fois reposé, laissez-vous guider par votre corps, il a bizarrement beaucoup plus de réponses que nous ne voulons le croire !
En fonction de ces réponses, vous adapterez la solution pour agir au plus juste, vous éviterez les gaspillages de temps, d’argent et d’énergie, et vous aurez plus de chance de vous épanouir.
Une fois le problème identifié, tout deviendra plus facile et vous saurez comment vous débarrasser de votre mal-être et retrouver la motivation.
Commençons ensemble ce travail d’introspection.
Disons que pendant les 6 prochains jours, votre esprit sera tourné plus souvent sur vous-même que sur les autres. Vous pourrez continuer à effectuer vos tâches quotidiennes, mais une partie de vous sera surtout attentive à ce qui se passe en vous. Cette partie de vous aura pour mission de trouver les réponses aux quelques questions ci-dessous. Vous pourrez noter tout cela dans un petit carnet ou simplement le conserver dans votre esprit pour l’analyser plus tard.
Le sixième jour, évaluez l’influence de votre travail sur les caractéristiques que vous avez notées (3ème colonne du tableau). Ce sera alors à vous de conclure d'où viennent votre mal-être et votre démotivation.
Si vous trouvez difficile de faire ces exercices tout seul, vous pouvez bien sûr vous faire aider d’un ami à qui vous pourrez exprimer vos constatations. Faites alors attention de choisir un ami qui se garde de tout commentaire, ce n’est pas le but et cela peut même aller à l'encontre de votre bien-être. Si vos amis ne sont pas disponibles ou s’ils ont trop tendance à vous donner leur avis sur tout, mes collègues coaches et moi-même sauront vous accompagner dans ce travail. N'hésitez pas à me contacter, c'est gratuit et ça me fait plaisir !
Enfin, en parallèle, je ne peux que vous conseiller de lire des articles sur le burn out, la perte de motivation et le mal-être au travail (utilisez l'outil de recherche en haut à droite de la page ou le plan du blog). Si vous êtes étudiants, je vous conseille également la lecture de deux articles: celui de Pascal et celui d'Isabelle.
Vous trouverez peut-être dans ces articles les mots pour décrire votre propre situation, et cela fait parfois du bien de constater que l’on n’est pas tout seul à se poser des questions.
Quand vous aurez réalisé ce constat, vous pourrez aisément envisager de définir les changements que vous voulez mener. J’aborderai les détails de cette nouvelle étape dans un prochain article. N'oubliez pas de vous inscrire à notre newsletter (en haut à droite) pour être informé de la parution de nos articles et actualités.
En attendant, je vous encourage à partager avec nous vos ressentis et vos découvertes sur ce qui se passe pour vous en ce moment. Qui sait, peut-être quelqu’un vit il la même chose tout près d’ici…
par Annabelle Plenier pour Cap Cohérence