Nous parlons sur ce blog de réorientation, mais aussi de trouver sa voie, de choisir une nouvelle orientation et essentiellement pour ceux qui ont déjà eu une activité professionnelle.
Pour autant, l’orientation commence plus tôt, lorsque nous sommes à l’école et que l’on nous pose la question magique « Tu veux faire quoi plus tard ? ». Tellement magique la question que beaucoup n’ont pas la réponse !
Alors, comment aider un jeune à trouver sa voie afin qu’il s’épanouisse dans ses études et dès le début de sa carrière professionnelle ?
Voici les 4 étapes clés pour lui permettre de trouver sa voie et de s’accomplir
Les 3 premières étapes pour trouver sa voie sont celles de la méthodologie , modélisée par Eric Mortier qui depuis de nombreuses années accompagnent des personnes dans la gestion de leur parcours professionnel, (Institut SISEM) et à laquelle je me suis certifiée.
1ère étape –Se connecter à soi pour trouver sa voie
Les questions sur le futur métier arrivent très tôt, peut-être même dès que l’enfant est en âge de comprendre cette question et d’y répondre…Qui n’a pas entendu un enfant énoncer le métier qu’il souhaiterait faire plus tard en réponse à notre question ? Pompier, maîtresse, vétérinaire…
Certains souhaiteront réaliser ce rêve d’enfant, d’autres changeront de voie, et d’autres encore traverseront le brouillard et ne trouveront plus de réponses à cette question avant de longues années. Pourtant la pression extérieure est forte et la question revient très régulièrement…Alors les pièges de l’orientation se mettent en place.
Le 1er piège est celui de l’argent, avoir un bon salaire, pour pouvoir partir en voyage, s’offrir un bel appartement…Je me souviens d’un copain de classe en CM2 qui me disait « moi je veux devenir chirurgien parce que ça gagne bien ». Je ne suis pas certaine de vouloir me faire opérer par lui si sa seule motivation est celle de l’argent…
Le 2ème piège est celui du statut social. Certains métiers sont « reconnus » : chef d’entreprise, notaire, médecin, avocat. C’est l’impact sur notre entourage de l’annonce de notre métier, lire dans le regard des autres le « bravo, ce n’est pas donné à tout le monde ».
Le 3ème piège est celui du besoin de reconnaissance, du besoin de faire plaisir. Et là, l’environnement familial y est pour beaucoup : comment déroger à la tradition familiale d’une famille de médecins de père en fils ? Comment oser faire un autre métier que celui fortement conseiller par nos parents ? Comment prendre le risque de décevoir ?
Ces 3 pièges peuvent nous enfermer sur une voie qui n’est pas la nôtre. De plus, que ce soit l’argent, le statut ou la reconnaissance, nous sommes alors dépendant de l’extérieur pour nous « accomplir ».
Tout l’enjeu pour aider un jeune à trouver sa voie est de l’amener à se connecter à ses motivations internes, ses moteurs.
Pour ce faire, un 1er exercice peut l’y aider : identifier 3 personnes, réelles ou imaginaires, vivantes ou disparues, qui l’inspirent, qui possèdent les talents ou qualités qu’il admire, et lui demander de lister ces qualités et ces valeurs que possèdent ces 3 personnes. En parlant de l’autre, je parle de moi et de ce qui est important pour moi. Je me connecte à moi.
Un 2ème exercice est de le questionner sur ce qui lui fait plaisir, ce qui lui donne de l’énergie , ce qu’il aime faire, ce pour quoi il est partant sans que l’on ait besoin de le pousser. Si c’est difficile, parfois le meilleur copain ou la meilleure copine peut témoigner.
2ème étape – Identifier ses moteurs pour trouver sa voie
Les moteurs sont des sources d’énergie très stimulantes. Le moteur agit comme une force qui nous pousse à rechercher des expériences que nous avons plaisir à vivre.
Quand nous alimentons nos moteurs, nous nous ressourçons, nous éprouvons un vrai bien-être.
Ces moteurs sont au nombre de 6 :
-Conquérir : vous avez besoin d’espace, de liberté. Vous aimez être en mouvement, aller de l’avant, relever des défis. Le besoin fondamental de ce moteur est l’action.
-Construire : vous aimez aller au bout de ce que vous entreprenez, suivre des étapes pour obtenir un résultat, être efficace. Le besoin fondamental de ce moteur est la maîtrise de l’environnement matériel.
-Explorer : vous suivez la piste, recoupez les informations, obtenez des indices pour trouver la solution. Le besoin fondamental de ce moteur est la connaissance, la compréhension.
-Créer : vous êtes attiré par la nouveauté, les approches originales, les façons de faire qui sortent de l’ordinaire et l’esthétique est un critère important pour vous. Le besoin fondamental de ce moteur est le changement, les alternatives.
-Rencontrer : vous vous intéressez à la vie des gens, à d’autres façons de penser. Chaque personne a quelque chose de spécifique que vous souhaitez découvrir. Le besoin fondamental de ce moteur est le contact.
-Accompagner : vous aimez partager des moments de vie, être utile aux autres, apporter votre soutien, faire équipe. Le besoin fondamental de ce moteur est la proximité relationnelle.
Nous avons tous en nous ces 6 moteurs, ces 6 sources que nous mettons en marche en fonction de nos besoins du moment et qui nous permettrons d’atteindre nos objectifs. Cependant, nous avons chacun nos moteurs « préférés », ceux qui nous procurent le plus de plaisir et trouver sa voie, c’est pouvoir faire « tourner » ces moteurs.
3ème exercice : demandez au jeune d’identifier le ou les moteurs qui sont présents pour chacune des activités listées dans le 2ème exercice. Quels sont les moteurs les plus présents au travers de toutes ces activités ?
3ème étape – Découvrir quelles activités permettent de nourrir ses moteurs préférés
De la combinaison de nos 3 métiers préférés vont découler certains types d’activités.
Si mes 2 premiers moteurs sont Construire et Accompagner, l’activité qui va me permettre de satisfaire ces 2 moteurs est de type « Faciliter la vie », c’est-à-dire, rendre matériellement service aux autres.
Autre exemple avec Construire et Créer, l’activité « nourrissant » ces 2 moteurs sera Modeler-Transformer, soit mettre en œuvre les moyens utiles pour élaborer, confectionner, façonner quelque chose à partir de plusieurs éléments initiaux.
Il y a au total 15 activités qui permettent de nous éclairer sur ce que doit contenir mon métier afin de me permettre de m’épanouir. Car le métier n’est pas une fin en soi.
En effet, lorsqu’une personne nous dit qu’elle veut être médecin, quel médecin veut-elle être ?
-un médecin ayant comme moteur Accompagner, qui a besoin de la proximité relationnelle et qui recevra ses patients dans son cabinet,
-un médecin chercheur qui souhaiterait suivre la piste, trouver le remède pour combattre telle maladie et ainsi nourrir son moteur Explorer,
-un médecin en humanitaire envoyé en mission en Afrique pour ouvrir un dispensaire et qui a comme moteur Conquérir ?
C’est pour cela qu’il est clé d’identifier quels sont nos moteurs avant de choisir un métier. Si nous avons ces informations, si nous savons ce qui nous anime tout au fond de nous-mêmes, alors il nous sera possible de « confronter » le métier et les tâches qui lui incombent à nos moteurs et donc de trouver sa voie.
A lire ce témoignage …
La méthodologie se termine par la découverte de l’arbre des métiers. En fonction des 3 moteurs principaux et des activités préférées, des recommandations de métier sont proposées avec des exemples de filières professionnelles. Cette liste n’est pas exhaustive. Elle permet de définir un champ de recherches pour explorer des pistes d’orientation qui pourront permettre au jeune de trouver sa voie.
4ème étape – Enquêtes métier et recherche filières de formation pour trouver sa voie
Une fois que les pistes de métiers potentiels sont identifiées, il est important d’aller sur « le terrain » et d’interroger des personnes qui exercent ce métier. Idéalement, un « Vis ma vie » serait idéal, ne serait-ce qu’une journée.
Un guide d’entretien pour l’enquête métier devra être construit. Voici quelques questions clés à ne pas oublier :
-Quel est votre parcours (formation, autres expériences professionnelles) ?
-En quoi consiste votre métier aujourd’hui ?
-Quelles sont les qualités qu’il faut avoir ?
-Quelle formation faut-il faire ?
-Ce que vous aimez et ce que vous aimez moins dans votre métier …
-Décrivez moi une journée type
L’étape à mener en parallèle pour trouver sa voie est la recherche de filières permettant d’obtenir la formation reconnue. Bien sûr le Centre d’Information et d’Orientation est le premier endroit où se renseigner.
Vous pouvez rechercher le CIO le plus proche de chez vous à l’adresse suivante.
Vous avez aussi le site du CIDJ sur lequel vous pouvez trouver des informations sur les études, les métiers. Des ateliers thématiques vous sont aussi proposés.
Les sites de l’Onisep et de l’Etudiant sont des incontournables.
Et pour ceux qui habitent dans la région parisienne, je vous encourage à aller à la Cité des Métiers à La Villette . Vous pouvez y rencontrer un conseiller sans rendez-vous, vous documenter, participer à des événements.
Autre site intéressant Beau Travail, qui présente des vidéos métiers.
Et bien sûr, vous pouvez aussi interroger les étudiants qui sont en train de suivre la formation que vous envisagez. Ils pourront vous renseigner sur la vie à l’école ou l’université, ce qui vous est demandé…
Une idée clé à garder en tête pour cheminer et trouver sa voie…
« Le métier n’est pas une fin en soi, mais un moyen de réaliser des actions qui ont du sens pour moi, qui me permettent d’exprimer mes valeurs et donc de m’accomplir en tant qu’être humain. » Eric Mortier – Créateur du
Si vous vivez actuellement cette situation d’accompagnement pour aider un jeune à trouver sa voie ou si vous êtes vous-même en questionnement, vous pouvez partager les difficultés que vous rencontrez, ou les trucs et astuces, ou encore poser vos questions. Je suis à votre écoute.
Isabelle Bui, coach professionnelle