C’est décidé, mais… Qui n’a jamais exprimé ce frein qui ,au moment où vous devez vous engager, vous amène à renoncer ? Certains prennent des décisions facilement, rapidement, alors que d’autres réfléchissent puis abandonnent. Ce n’est pourtant pas une fatalité. Il existe des méthodes qui permettent à chacun de dépasser ses doutes, de trancher et agir en respectant son mode de fonctionnement, sa personnalité. Après avoir éprouvé votre décision en suivant les étapes qui vous sont proposées, si vous hésitez encore, vous pourrez vous aider de différents outils d’aide à la décision.
Décider en 6 étapes
1.Clarifier l’objectif. La décision est le résultat d’une intention. Il est donc primordial de clarifier votre projet, donc savoir ce que vous voulez vraiment (pas, ce que vous ne voulez pas) et de mesurer votre détermination, votre motivation à l’obtenir.
2.Spécifier contenu et/ ou moyens. Il existe différents types de décision selon qu’elle relève d’éléments de contenu, de moyens, mais aussi d’horizons temporels ou encore qu’elle engendre des effets collatéraux (par exemple obtenir l’adhésion de son entourage). Le niveau de la décision et ses conséquences, les ressources humaines, temporelles, financières et organisationnelles nécessaires sont à intégrer le plus objectivement et exhaustivement possible pour faciliter le choix final.
3.Définir des critères de décision. Le projet est clarifié, le type de décision identifié, pour prendre « la bonne décision » il convient de définir des critères de décision, (éventuellement de les pondérer) c’est-à-dire d’identifier les indicateurs qui vous permettront d’arbitrer objectivement votre choix. Ces indicateurs sont associés soit aux éléments de validation de l’objectif final (objectif SMARTE), soit aux éléments de contenus et de moyens à mettre en œuvre, soit encore aux conséquences de la décision et donc du projet. Les items choisis peuvent être une combinaison de différents éléments, et doivent être soigneusement réfléchis. Ils doivent être permanents tout au long du processus de décision, concourent à justifier l’engagement (ou non), et mesureront la réussite de la décision et du projet.
4.Ouvrir des options. Il s’agit d’imaginer toutes les solutions qui vous amènent vers votre projet, donc d’utiliser votre créativité. L’idéal est d’être capable de changer de positionnement pour faire éclore la plus grande diversité d’alternatives. Vous pouvez vous ouvrir aux autres pour une séance de brainstorming ou faire appel à un coach formé à ce « jeu » qui vous proposera les outils correspondant le mieux à votre personnalité. Cette étape est capitale parce que votre décision dépendra de la qualité des options formulées. Si les choix qui s’ouvrent à vous sont pauvres, vous serez peut être amené à renoncé, alors qu’il existait une opportunité à côté de laquelle vous serez passé. Dommage.
5.Utiliser son intelligence émotionnelle. La décision est « le roc sur lequel vous construirez votre cathédrale ». Elle est donc un engagement que vous prenez honnêtement avec vous-même. La qualité de votre décision est la résultante des étapes précédentes. Elle inclut certes des facteurs objectifs, mais aussi des facteurs émotionnels. Vos émotions, votre ressenti, votre intuition vous aideront à prendre votre décision, à vous engager, à vous motiver même dans les temps de doute. Il est fondamental de les accepter et vous faire confiance. Si vous hésitez sur l’un des items, si vous doutez, le coaching vous aidera à expliciter, définir, clarifier votre situation pour prendre une décision juste.
6.Contrôler ses résultats. De nombreuses raisons justifient cette dernière étape pourtant souvent oubliée : valider votre choix, apprendre de cette expérience, mesurer les étapes réussies, adapter une option, se motiver… Tenir un tableau de bord avec les critères prédéfinis et apprécier les corrélations, les écarts, le compléter régulièrement et honnêtement, renforce votre propre engagement à réussir… et vous donne l’opportunité de célébrer chaque avancée, chaque succès.
5 outils pour mieux décider
1. Identifier son mode de décision. De la même façon que vous avez systématisé votre système de réussite, il est essentiel de comprendre votre fonctionnement lors de décisions précédentes pour le dupliquer. Choisissez Trois décisions appartenant au domaine personnel ou professionnel et analysez comment vous les avez prises.
-Quel type d’informations avez-vous cherché ? Où et comment vous avez obtenu ces données ? Quelle en a été leur exploitation ?
-Qu’est-ce qui vous a poussé, motivé dans cette décision ? (la confiance, la sécurité dans la réussite, une expérience précédente, un alignement sur vos valeurs ? le soutien de votre entourage ?)
-Quel a été votre processus de décision ? Avez-vous décidé seul ? Suivi les conseils d’un tiers ? Confronté plusieurs avis ? Avez-vous travaillé avec un coach ?
-Enfin, quel a été le résultat de la décision : positif ? A améliorer ?
Fort de ces premiers apprentissages, vous pouvez identifier le comportement qui vous permettra de prendre plus facilement la bonne décision.
2. Définir un objectif SMARTE
Spécifique : précis et contextualisé,
Mesurable : quantifié avec des objectifs précis à atteindre,
Atteignable : que vous croyez pouvoir réussir,
Réalisable : réaliste dans votre contexte spécifique,
Temporel : avec des étapes et des dates butoirs sur lesquelles vous pouvez vous engager raisonnablement,
Ecologique : qui prenne en compte les conséquences collatérales, c’est-à-dire ce qui peut changer de façon acceptable pour votre entourage.
3. Valider votre alignement Pour que vous soyez épanoui dans votre projet professionnel, il est nécessaire que celui-ci soit en cohérence avec vos valeurs, vos croyances. Pour ce faire, vous prenez deux feuilles de papier. Sur la première feuille, vous listez dans une colonne vos valeurs, dans la seconde vos croyances. Sur la seconde, vous listez d’une part tout ce qui vous motive dans votre projet, d’autre part toutes les missions que vous aurez à mener. Vous confrontez ensuite les deux feuilles et analysez convergences et divergences … pour vous aider à décider. Cet atelier a révélé à l’un de mes coachés que l’un des projets (a priori son préféré) ne correspondait pas à l’une de ses valeurs prioritaires, la famille, et donc à prendre sa décision en conscience.
4. La matrice d’Eisenhower. Utilisée en gestion du temps, elle met en évidence les actions prioritaires à court et moyen termes et a pour objectif de mieux planifier son organisation, prendre conscience de l’importance et du temps donné à chaque tâche, enfin d’identifier sa capacité à anticiper sur le moyen et le long terme. En mode décisionnel, elle met en évidence le niveau de priorité que vous accordez et que vous avez à accorder à votre projet au regard de toutes les autres missions qui vous incombent. Vous dessinez un tableau comportant quatre cases. La première case comporte toutes les tâches urgentes et importantes, la seconde les tâches importantes et peu urgentes, la troisième les urgentes et peu importantes, la quatrième les tâches non urgentes, non importantes. Quel temps avez-vous à consacrer à votre projet ? Comment vous organisez-vous ? Quelles sont vos marges de manœuvres ? En quoi votre décision va-t-elle impacter votre emploi du temps ? Lorsque vous ferez cet exercice, prenez conscience de la tendance généralisée de sous-estimer le temps passé de 20%.
5. Le tableau de bord de suivi de projet. Très facile à mettre en œuvre, il demande un suivi régulier pour être efficace et mesurer sa progression. Il s’agit de créer un tableau en 5 colonnes : La première contient toutes les actions à mettre en œuvre lors des étapes de construction, puis la réalisation de votre projet. La seconde liste tous les moyens humains (toutes les personnes intervenant lors de l’action/de l’étape) et le nombre d’heures par période (hebdomadaire ou mensuel). La troisième colonne répertorie toutes les contraintes matérielles et organisationnelles. La quatrième indique le temps nécessaire, la durée, les dates de débuts et de fin de l’action. Enfin la cinquième colonne attribue un budget prévisionnel pour chaque action. Dans l’idéal, vous pouvez scinder chaque colonne en sous-colonnes pour indiquer les valeurs réalisées à côté des objectifs fixés au préalable et faire figurer les écarts. Vous suivrez alors vos progrès et avancements et pourrez réajuster vos objectifs.
La liste des outils n'est de loin pas exhaustive. Vous pouvez découvrir d'autres outils liés à la connaissance de soi ou au développement de projet dans les ateliers d'e-learning, développer votre créativité, votre alignement, lever des freins associés à des croyances négatives, changer de positionnement lors de séances de coaching. L'important est que vous parveniez à prendre la décision la plus juste dans votre situation, en toute sérénité, sûr(e) de votre choix.
Véronique Martin