Tu ne sais jamais à quel point tu es fort jusqu’au jour où être fort reste ta seule option. Bob Marley


Pour l’avoir vécu, il n’est pas toujours nécessaire de ressentir un mal-être pour devoir repenser son avenir professionnel. Le marché de l’emploi, tel qu’il est en particulier pour les seniors aujourd’hui, oblige bien souvent à s’engager dans une démarche de remise en question personnelle et professionnelle avant de se lancer dans une nouvelle aventure qui, quelle qu’en soit la forme, s’apparentera de fait, à une reconversion professionnelle.

A compter de 45 ans, Pôle-Emploi notamment, nous enregistre « Séniors ». Sur cette étiquette que je trouve pour ma part discriminatoire, on nous colle en plus de l’âge, des attributs négatifs à savoir trop chers, nuls en anglais, nuls en informatique et peu dynamiques (on me l’a dit aussi). Et comme la vie n’est pas un long fleuve tranquille, à cette période de transition professionnelle, s’ajoutent en général, la crise existentielle de la mi-vie, la maison à finir de payer, les études des enfants, ce qui rend cette période particulièrement difficile à vivre et à gérer.

Lutter contre le sort restant mission impossible, nous n’avons donc pas le choix de nous adapter en changeant de posture face à ces violents séismes qui bousculent notre vie. Mais s’adapter n’est pas se renier bien au contraire. C’est réajuster les choses. C’est s’affirmer, s’aligner dans ce qu’il y a de plus important, d’indispensable pour nous.

C’est donc le bon moment pour faire, en accord avec notre entourage, du grand nettoyage et lâcher-prise sur tout ce qui encombre depuis longtemps et nous oblige à être et à faire ce qui ne nous ne ressemble pas. Nous avons encore entre 15 et 20 ans de vie professionnelle devant nous. C’est long ! Alors autant en profiter pour que cet avenir professionnel nous engage vraiment et tentons de vivre cette obligation comme une opportunité pour vivre mieux.

Soyons juste optimistes et positifs. Pendant les deux premières décennies de dur labeur réalisées, nous nous sommes fait pressuriser et donnés à fond pour prouver nos capacités, pour gagner de la reconnaissance, pour que l’entreprise et nous-mêmes réussissions, pour exister (au détriment de nous-mêmes bien souvent). Durant cette période intense, nous avons développé un certains nombres de choses inaliénables: des valeurs, de la compétence voire du talent, des savoirs-faire, des savoirs-être, de l’expérience, de la résistance au stress, etc… Alors ne laissons pas la mondialisation, le système, nos croyances et nos peurs prendre le dessus et nous sous-estimer.

Apprenons, à l’occasion de faire notre bilan professionnel, à nous mettre en valeurs sous un nouveau jour : les choses que je ne veux plus et les choses que j’aime. Prenons alors conscience de qui nous sommes in fine et de ce dont nous avons réellement besoin pour être heureux et nous épanouir dans la vie privée comme au travail. Le culte de la compétition, de la performance, de la perfection ou de la reconnaissance monétaire à tout prix toujours et tout le temps ne sont plus pour nous ni l’objectif, ni la motivation. A contrario, nous avons là, l’occasion, l’opportunité de construire enfin notre petit monde à nous, un monde plus humain qui nous ressemble.

Dans cette perspective, parmi les choix de métiers qui s’offrent à nous, les pistes sont multiples car « Il n’est de richesses que d’hommes (Jean Bodin) ». Nous pouvons retrouver un « job » conforme à notre expérience passée. Dans ce cas, il faudra sans doute, nous adapter au marché et sans doute accepter par exemple de modifier notre rythme de travail, de déménager/délocaliser, une baisse de salaire, de suivre des formations complémentaires, ou de nous ouvrir au tutorat et au mentoring…. Nous pouvons également nous lancer dans l’expertise, la consultance ou bien dans l'entrepreneuriat voire changer complètement d’orientation professionnelle et même s’expatrier.

Quel que soit notre choix et ce que nous en pensons, il nous faut faire aujourd’hui, le deuil d’un monde passé où le carriérisme établit, le management pyramidal, l’ascenseur social et la sécurité de l’emploi n’existent (pratiquement) plus. Nous ne pouvons que compter sur nous-même. Et donc plutôt que d’attendre un hypothétique poste proposé par Pôle-Emploi, il nous faut utiliser le système à notre profit (droit à la formation, baisse de charge pour les salariés de plus de 50 ans, aides diverses à la reprise ou création d’entreprise, etc….). Notons également qu’en préalable à toute démarche, il est indispensable de (ré)activer et solliciter son ou ses réseaux de la manière la plus large possible sachant que 80% du marché de l’emploi reste caché.

Enfin, pour construire notre avenir professionnel, nous n’avons le choix que de faire le pari de la jeunesse que ce soit en termes de management, de partenariat ou d’investissement. Dans cette course de fond, nous savons où aller, ils savent comment y aller vite. Et contrairement aux apparences, nous avons bien des valeurs communes à partager: autonomie, indépendance, compétences, recherche de sens, esprit d’équipe…. Et n’oublions pas que lorsque nous partirons à la (vraie) retraite, la génération Y entrera alors, dans le classement senior !

Alors, osons sortir des sentiers battus. Osons viser haut, loin et durablement. Osons investir, prendre des risques. Osons oser, comme nous l’avons déjà fait, quand nous étions jeunes. D’ailleurs, un sénior n’est qu’un jeune très expérimenté, non ?!

En attendant, rebondissons et mettons-nous au travail !

Quel que soit votre choix, votre problématique, CAP COHERENCE est là pour vous aider et vous accompagner dans la voie professionnelle qui vous conviendra. N’hésitez pas à prendre contact avec nous et à partager vos expériences via les commentaires.

Vincent Gaillard