Le thème de l’argent est très présent dans le cadre d’une reconversion professionnelle, avec une peur principale qui est de gagner moins, et d’autres comme la perte de la sécurité (plus de salaire qui « tombe » en fin de mois), des revenus aléatoires…

J’ai moi-même dû affronter cette peur lorsque je me suis mise à mon compte.

Après avoir lu « Ce que l’argent dit de vous » de Christian Junod ,j’ai eu envie d’écrire cet article pour partager avec vous les questions à se poser, les terrains à explorer sur votre relation à l’argent pour vivre plus sereinement votre reconversion.

Lorsque j’ai pris la décision de quitter le monde de l’entreprise, de laisser derrière moi un salaire confortable, un 13ème mois, une prime d’intéressement et de participation, des chèques vacances…bref, ce qu’une grosse entreprise peut offrir financièrement à ses employés pour enclencher ma reconversion, je me suis trouvée confrontée à un principe de vie fort : une femme doit être indépendante financièrement.

Ce principe ou croyance m’a été transmis par ma mère. Cela m’a permis de faire des études pour pouvoir trouver un « bon » job et donc m’assumer financièrement sans rien avoir à demander à mon mari plus tard.

Mais lorsque l’on a choisi comme reconversion de travailler en free lance, la question de l’indépendance financière revient sur le devant de la scène. Il faut lancer son activité, développer sa clientèle et cela prend du temps pour atteindre un revenu satisfaisant.

Et encore maintenant, après 6 ans d’activité, je ne sais toujours pas quel sera mon chiffre d’affaires à 2 mois ! Alors l’indépendance financière, il a bien fallu que je la mette un peu de côté, même si cela reste important pour moi.

Notre vision de l’argent

Parfois je me dis que nous aurions dû rester à l’ère du troc, chacun échangeant sa « production » ou son savoir-faire contre celle ou celui de l’autre. Mais il est vrai que cela est plus compliqué que d’utiliser l’argent pour les transactions commerciales. Et puis, il est vrai que l’argent permet de donner une valeur aux choses, aux services, créant aussi un langage universel.

Je partage ces 2 points de vue évoqués par C Junod. Mais alors, d’où vient le fait que nous puissions avoir une relation à l’argent compliquée ? C’est lié au fait que nous « projetons » des choses sur l’argent. Par exemple, nous pensons que l’argent est responsable d’une grand partie des maux de notre planète. Mais est-ce vraiment l’argent ou bien le comportement des êtres humains qui génère ces maux ?

Un point important soulevé par C Junod est le manque de rationnel dans nos comportements à l’argent. Par exemple, ce n’est pas parce qu’une personne a beaucoup d’argent que pour autant elle se sentira en sécurité. Cela illustre le fait que nous prenons l’argent pour ce qu’il n’est pas : « l’argent est un écran sur lequel chacun projette son propre film ». Et l’enjeu est de dérouler ce film afin de prendre du recul sur notre relation à l’argent.

Alors quelle est votre vision de l’argent ? Qu’est-ce que l’argent pour vous ?

Prenez une feuille blanche, écrivez cette question et listez tout ce qui vous vient à l’esprit comme réponse.

Répérer son « attitude » face à l’argent pour se projeter dans son projet de reconversion

Christian Junod identifie 3 « mouvements » face à l’argent.

La tendance écureuil

Et oui, l’écureuil aime amasser ses noisettes et les mettre à l’abri !

Les personnes qui sont dans ce mouvement associent des choses positives à l’argent (bonheur, réussite, sécurité…).

Plus que les montants épargnés, c’est la tendance qui est importante, celle de l’accumulation. Ce qui compte pour ces personnes est de toujours avoir un solde positif sur leur compte en banque, de veiller à ne pas dépenser plus qu’elles ne gagnent. Se faire plaisir, oui, mais de façon réfléchie.

Mais faut-il attendre d’avoir de l’argent pour se sentir libre de faire ce que l’on désire ?

La tendance sabotage

Contrairement aux « écureuils », les personnes dans cette tendance n’associent que des choses négatives à l’argent (conflit, injustice…). Si bien que ces personnes peuvent repousser l’argent ou en attirer le moins possible, comme par exemple proposer une remise sans que celle-ci ait été demandée, sous-évaluer ses prestations.

Il est clair que cela peut rendre difficile le fait de vivre de son activité.

La tendance montagne russe

Cette tendance alterne « l’écureuil » et le « sabotage ».

Les personnes qui sont dans ce mouvement peuvent réaliser des dépenses sans en tirer de satisfaction durable, elles s’en débarrassent.

Le solde de leur compte est proche de zéro, même si « l’écureuil » essaie d’amasser des noisettes.

Selon Christian Junod, nous sommes dans un seul des ces 3 mouvements. Alors, quel est le vôtre ?

Prendre conscience de ses comportements est incontournable pour pouvoir amorcer des changements et mieux comprendre les enjeux auxquels nous allons devoir faire face dans notre reconversion.

Explorer son histoire familiale

Revenir sur son histoire familiale peut permettre d’éclairer notre relation à l’argent. Le premier « terrain » d’exploration est l’attitude que nos parents ont pu avoir face à l’argent et plus largement, quels ont été les événements marquants par rapport à l’argent dans ma famille.

Christian Junod propose une série de questions sur cette thématique :

  • Avais-je de l’argent de poche ? Si oui, quel était mon comportement : le dépenser ou l’économiser ?
  • Comment mes parents parlaient-ils de l’argent ?
  • Que s’est-il passé dans ma famille à propos de l’argent ? Faillite, vols, comportements frauduleux... ?

Vous trouverez dans son livre une série d’exemples qui peut vous permettre de mieux comprendre le lien entre votre relation à l’argent et votre vécu familial.

Encore une fois, le fait d’identifier ce vécu peut vous aider à vous libérer de cette « loyauté » familiale : je ne suis pas obligé (e) de rester « fidèle » à ce qui s’est dit dans ma famille sur l’argent, ou ce qui s’est fait. Ce n’est pas parce qu’un de mes grands oncles a fait faillite que cela va forcément m’arriver et que ma reconversion va être un échec.

Déboulonner les mensonges liés à l’argent pour être plus libre dans sa reconversion.

Dans la bibliographie de C Junod, je suis allée « piocher » le livre de Peter Koenig « 30 mensonges sur l’argent : libérez votre vie, libérez votre argent ».

Le titre est prometteur…et la lecture du livre fut plutôt ardue pour moi …Voilà les mensonges que j’ai envie de partager :

  • Vous avez besoin d’un montant minimum d’argent pour être heureux. L’argent fait-il le bonheur ? L’argent peut y contribuer. Pensez à des moments de votre vie où vous avez ressenti une plénitude, un bien-être. Ces moments sont-ils toujours liés à la possession d’un certain montant d’argent ? Un conseil : voir l’argent comme un élément parmi d’autres pouvant contribuer au bonheur en soi et autour de soi.
  • L’argent est source de sécurité. Ce sentiment de sécurité est en vous ou pas. Plus vous souhaiterez vous « sécuriser » au travers de la quantité d’argent que vous possédez, plus vous aurez besoin d’augmenter cette quantité, et ce processus est sans fin. Ce sentiment de sécurité intérieure est à rechercher ailleurs que dans la possession d’argent.
  • L’argent c’est la liberté : selon Peter Koenig, ce que nous sommes amenés à mettre en œuvre pour gagner plus d’argent peut nous aliéner et donc diminuer notre liberté. Selon lui, la liberté est un état présent et non futur. La liberté est disponible pour tout un chacun, à tout instant, avec ou sans argent.
  • L’argent est ce que vous pensez qu’il est ! Alors c’est là que tout se rejoint et où l’on retrouve le maître à penser de C Junod qui nous dit (comme évoqué plus haut dans l’article) : « l’argent est un écran sur lequel chacun projette son propre film ».

Reprenez la liste des réponses à la question « qu’est-ce que l’argent pour vous ? ».

Et maintenant, remplacez « l’argent est » par Je suis.

Exemples:

    -« L’argent c’est la liberté » devient « Je suis libre »,

    -« L’argent c’est le pouvoir » devient « Je suis puissant ».

    Peter Koenig insiste sur le fait que nous avons tout en nous.

    Plutôt bouleversant…J’ai dû le relire plusieurs fois ! Et pourtant, je sens la part de vrai dans tout cela.

Ce n’est pas l’argent qui est ma sécurité, mais moi qui suis ma propre sécurité, par mes actions, par mes choix, par mes qualités.

Cela fait réfléchir et je pense qu’il faut un peu de temps pour intégrer cette nouvelle façon de voir notre rapport à l’argent.

Mais concrètement, comment faire pour mon projet de reconversion ?

Une idée qui m’est venue à la lecture du livre de C Junod est d’aller suivre son séminaire qui se déroule sur 2 jours pour approfondir le sujet et aller au bout de ma démarche. Si cela vous intéresse, vous trouverez toutes les informations sur son site ici.

Vous pouvez bien sûr commencer à lire son livre, ainsi que celui de Peter Koenig ( ce dernier étant disponible à un prix raisonnable uniquement en anglais), et vous faire votre propre avis. Celui de C Junod comporte des exercices.

Autre approche pour aborder votre reconversion plus sereinement : calculer ce dont vous avez besoin pour vivre, de façon à savoir si le poste que vous visez vous offre le « bon » salaire. Vous pouvez analyser les dépenses de l’année passée afin d’identifier précisément vos besoins.

Dans le cadre d’un projet de création d’entreprise, nos experts Cap Cohérence pourront vous accompagner pour monter votre business plan (Franck et Nelly).

Et puis, si vous vivez en couple, il est important d’aborder cette question ensemble. Rien de plus difficile à vivre lorsque votre conjoint à chaque fin de mois vous demande où vous en êtes financièrement et vous met la pression. Votre conjoint idéalement est là pour vous apporter son soutien et non pour vous culpabiliser de ne pas gagner assez, surtout au démarrage de votre activité.

Alors, comment faites-vous pour pacifier votre relation à l'argent et avancer sur le chemin de votre reconversion ? Je suis à votre écoute !