Article écrit par Anne-Sophie Vernhes.
Qui, aujourd’hui, n’a pas cette sensation de courir après le temps, ou que le temps lui échappe ? On veut en faire toujours plus, le monde nous aguiche de ses promesses auxquelles on répond enthousiastes jusqu’à n’en plus pouvoir… Bref, je ne vous raconte rien que vous ne sachiez pas. Alors comment faire pour gagner du temps ?
L’idée de cet article m’est venue hier. J’ai reçu un mail de My Little Paris avec pour objet « Comment gagner du temps cette semaine ? ». J’aime bien My Little Paris mais là, mes poils se sont hérissés. De quel droit me mettre une pression que je n’ai pas ? Peut-on gagner du temps ? Je vous raconte ma réaction à chaud sur cet enjeu de gagner du temps. Quelques lignes plus bas, le développement de l’article mentionnait « un but qui n’est pas de s’activer comme des débiles mais d’éviter de perdre du temps inutilement ». Là, je valide : ça a plus de gueule et on tient le bon bout.
Alors si vous cherchez à gagner du temps, je vous invite à déconstruire ensemble les idées que l’on se fait autour du temps et à envisager la chose autrement.
Et si, pour gagner du temps, il fallait commencer par bien en parler ?
« Qu’est-ce donc que le temps ? Si personne ne me le demande, je le sais ; si je cherche à l’expliquer à celui qui m’interroge, je ne le sais plus » - Saint Augustin
J’ai souvent entendu cet adage inscrit dans ma famille et je le trouve non seulement juste mais aussi bénéfique dans ce rapport conflictuel au temps : « Définir pour débuter, Pour ne pas finir par buter ».
On n’a jamais le temps. Mais le temps, c’est quoi au juste ?
Vite, Dépêche-toi, Je n’ai pas le temps: autant d’expressions révélatrices de ce rapport au temps qui nous échappe.
De mon observation, le temps est, dans ses expressions, une excuse : il a bon dos !
Pour gagner du temps, commençons par observer notre rapport au temps.
Pour appréhender le temps, il est intéressant d’observer notre rapport à lui.
Je vous invite à ce petit exercice d'auto-coaching :
- Quels outils vous permettent de mesurer le temps ? Utilisez-vous des horloges digitales ou votre bonne vieille montre ou pendule ? Avez-vous recours à l'agenda papier ou vous préférez le "dématérialisé" ?
- Comment parlez-vous du temps et à quelle occasion ? Votre relation au temps est-elle harmonieuse ?
Pour gérer son temps, prenons conscience de 2 croyances limitantes.
Le temps, on en parle mal. Si on l’asseyait à notre table de Noël et qu’il entendait ce qu’on dit de lui, il deviendrait rouge de rage et deviendrait un Père Noël pas-très-vertueux.
Parmi les croyances à revisiter :
- Le temps ne passe pas, c’est nous qui passons !
- On dispose tous du même temps. Marc Lévy, que je n'affectionne que pour cette métaphore, nous offre une leçon grandiose sur le temps que je vous livre ici :
Imaginez que chaque matin, une banque vous ouvre un compte de 86400 EUR. Simplement, il y a deux règles à respecter.
La première règle est que tout ce que vous n'avez pas dépensé dans la journée vous est enlevé le soir. Vous ne pouvez pas tricher, vous ne pouvez pas virer cet argent sur un autre compte, vous ne pouvez que le dépenser. Mais chaque matin au réveil, la banque vous rouvre un nouveau compte, avec à nouveau 86400 EUR pour la journée.
Deuxième règle : la banque peut interrompre ce « jeu » sans préavis; à n'importe quel moment elle peut vous dire que c'est fini, qu'elle ferme le compte et qu'il n'y en aura pas d'autre.
Que feriez-vous ?
A mon avis, vous dépenseriez chaque euro à vous faire plaisir, et à offrir quantité de cadeaux aux gens que vous aimez. Vous feriez en sorte d'utiliser chaque euro pour apporter du bonheur dans votre vie et dans celle de ceux qui vous entourent.
Cette banque magique, nous l'avons tous, c'est le temps ! Chaque matin, au réveil, nous sommes crédités de 86400 secondes de vie pour la journée, et lorsque nous nous endormons le soir, il n'y a pas de report. Ce qui n'a pas été vécu dans la journée est perdu, hier vient de passer. Chaque matin, cette magie recommence.
Nous jouons avec cette règle incontournable : la banque peut fermer notre compte à n'importe quel moment, sans aucun préavis. A tout moment, la vie peut s'arrêter.
Alors... que faisons-nous de nos 86400 secondes quotidiennes ?
Gagner du temps ou gérer son temps ? Il s’agit de gérer, oui... mais pas du tout son temps !
Bien qu'on parle de gérer son temps, dans ce rapport au temps et pour en gagner, il s’agit de gérer tout un tas de choses qui n'ont rien à voir avec le temps !
Pour gagner du temps, il convient de distinguer l’urgent de l’important.
La matrice d’Eisenhower est un formidable outil pour en prendre conscience. Je vous invite à le consulter ici.
Pour gagner du temps, concentrez-vous sur votre motivation et votre énergie.
Quand on dit ne pas avoir le temps, j'ai le sentiment qu'on se trompe de combat.
"Je n’ai pas le temps ! "Nous l’avons tous, ce qu’il nous manque plutôt, c’est la motivationou l’énergie.
Il s’agit aussi de revoir à la baisse ses ambitions. Tous les outils que nous avons à disposition nous font croire à une version de nous-même toute puissante qui pourrait abattre en 1 journée ce que l’humain met plus de temps à construire ou développer. Dans ce rapport au temps, il y a un rapport au principe de réalité. Il est temps de revenir à une version de soi respectueuse de notre nature humaine et de la nature même de nos projets.
Pour gagner du temps, il est question d’affirmation de soi !
Dans notre emploi du temps, il est question de faire des choix.
Le fameux « Savoir dire non »a une importance majeure. Mais plutôt que de dire non, et d’avoir cet encombrant sentiment de culpabilité, je recommande d'opter pour un « Oser (se) dire oui ». Parce que quand on dit non à quelque chose, c’est que l’on dit « Oui » à autre chose et se le rappeler donne la clairvoyance nécessaire pour faire respecter ses choix.
L’idéal est de décliner de manière élégante. Par exemple : « je ne peux pas participer à ce projet parce que je consacre tout mon temps à XXX mais si tu as une question précise ou besoin d’un contact, je serai ravi.e de te répondre. » Traduction : je ne suis pas la bonne personne et tu peux me remercier de te le faire savoir ! Cela a de la gueule et cela renforce l’estime de soi.
De cette manière, on préserve son temps et on gère ses priorités.
Pour gagner du temps, il convient de comprendre vos émotions.
Formidable outil de compréhension de notre état interne et de soutien personnel, la logique émotionnelle permet, en plus d'apporter une certaine sérénité, de mieux employer son temps et ne pas le perdre en tergiversations.
Un coup de colère ou de fatigue ? Tout est dans l'art de l'acceptation qui nous permet de prendre alors de meilleures décisions. Et qui dit meilleure décision, dit gain de temps.
Accepter de perdre du temps pour en gagner.
Enfin, et ce dernier point, est fondamental : si vous vous interrogez sur votre rapport au temps, si vous vous agacez de manquer de temps, c’est de toute cette relation au temps et à soidont il est question. Pour transformer son rapport au temps, il sera nécessaire de vous transformer et cela passe par un temps du recul. Vous aurez le sentiment de perdre du temps, de faire du sur place mais c’est à ce prix que vous allez pouvoir gagner du temps.
L'apprentissage est plus ou moins long. Pour ce faire, vous pourrez avoir recours, selon vos préférences, à la méditation, à un accompagnement sur-mesure, à des temps d’ennui (souvent subis et offerts par les accidents de vie : hospitalisation, burn out… c'est-à-dire tout ce qui va freiner le corps et nous ramener à de l'humilité).
Pour aller plus loin et obtenir de l'information sur nos accompagnements, vous pouvez nous contacter ici.
Article écrit par Anne-Sophie Vernhes.