En ces périodes difficiles que nous traversons avec toute cette incertitude, j’ai eu envie d’écrire sur ce sujet en vous donnant des astuces qui peuvent aider à se reconnecter à soi, que j’ai piochées dans mes lectures, dans les formations que j’anime, dans ce qui est important pour moi. Un sujet sur lequel je travaille toujours et j’accompagne mes clients.
A la recherche de petits plaisirs pour se reconnecter à soi
Anne Ancelin Schützenberger (psychothérapeute de renommée internationale) dans son livre « Ici et maintenant vivons pleinement » recommande ceci : « Faites-vous plaisir au moins quatre fois par jour ! ». Sa consigne est la suivante : construire une liste de 25 petits plaisirs -gratuits ou pas plus chers qu’une tasse de café – afin de pouvoir choisir dans cette liste chaque jour. Vous pourriez aussi écrire ces 25 petits plaisirs sur un morceau de papier et les mettre dans un bocal pour piocher dedans au hasard – si hasard il y a.
Je viens de piocher dans mon bocal à petits plaisirs et j’en ai ressorti « Lire un magazine de décoration ». Et comme je n’en ai pas sous la main, cela va me donner l’occasion de sortir et d’aller en choisir un aujourd’hui chez mon marchand de journaux ! Allez, prenez soin de vous : juste un petit plaisir pour aider à se reconnecter à soi !
Savoir dire non pour se reconnecter à soi
S’affirmer est une des clés pour se connecter à soi. Et une façon de s’affirmer est de fixer des limites dans notre acceptation des demandes que les autres nous font. Savoir dire non vous permet de vous respecter vous-même et de vous faire respecter par les autres.
Il est parfois plus difficile pour certains d’oser le non. Cela peut être dû à des messages que nous avons intégrés et que nous considérons comme une ligne de conduite. Ces messages sont appelés les messages contraignants (développés par Eric Berne). Ils se transforment parfois en croyances limitantes. Ils sont au nombre de 5 : Sois fort - Sois parfait - Fais plaisir - Fais effort - Dépêche toi.
Le travail avec un coach peut vous aider à identifier ceux qui sont le plus présent pour vous, et voir comment vous en libérer pour se reconnecter à soi pleinement. Si vous souhaitez en savoir plus, vous pouvez me contacter.
Ceux qui sont les plus « empêchants » pour oser dire non : Fais plaisir et Sois fort !
Alors comment dire non ? L’idée n’est pas de s’opposer brutalement et de mettre en danger la relation à l’autre. Il est tout-à-fait possible de négocier. Ce peut être le délai, le périmètre de la demande.
Frédéric Fanget dans son livre « Oser – Thérapie de la confiance en soi », nous encourage dans un 1er temps à identifier les pensées négatives qui nous empêchent de dire non : « Dire non, c’est égoïste ! » « Si je dis non, il ou elle ne va plus m’aimer. »…
Alors quelles sont les pensées négatives qui vous empêchent de dire non ? Faites la liste dans une colonne en laissant une 2ème colonne vide à côté sur votre feuille. Dans la colonne de droite, écrivez, en face de chaque pensée négative, la pensée qui favoriserait le refus (Je vais essayer de le faire sans le ou la vexer. Il est important pour moi de dire non…)
Puis, choisir un non plus facile à dire et vous lancer en suivant les 5 étapes :
- Dire non et pas oui mais
- Répéter non comme un disque rayé
- Faire preuve d’empathie envers la situation vécue par l’autre et répéter votre refus
- Exprimer ses émotions négatives si l’autre insiste
- Mettre fin à la discussion.
A qui ou à quoi allez-vous dire non ? Et quand vous dites non, à quoi dites-vous oui ?
Se reconnecter à soi, c’est aussi oser dire ce qui me gêne
Proche du « savoir dire non » se trouve le « Oser dire ce qui me gêne ». Il va d’abord être important d’identifier ce qui vous gêne, ce qui grince, ce qui vous laisse une sensation désagréable. Qu’est-ce qui vous dérange au quotidien ?
Ce peut être votre mari qui ne range pas ses chaussettes, ou encore votre collègue qui vous interrompt trop fréquemment pour vous parle de sa vie personnelle.
Face à ce qui vous gêne, que voudriez-vous faire ? Quelle serait l’action à mettre en œuvre pour vous sentir mieux ?
Et quel est le niveau de difficulté pour mettre en œuvre cette action sur une échelle de 0 à 100 ?
Enfin, vous allez oser dire en utilisant le DESC.
Voici comment cela se déroule :
- Décrire la situation précisément, objectivement et brièvement. Des faits, rien que des faits !
- Exprimer ses émotions négatives en parlant de soi, ce qui veut dire démarrer la phrase par JE ou par CELA ME….En communication, le TU tue…
- Suggérer une solution positive, réalisable par l’autre en commençant par « J’apprécierais beaucoup que tu… »
- Conclure par les conséquences positives pour vous et aussi éventuellement pour l’autre si ce dernier accepte votre solution.
Vous voulez voir à quoi cela ressemble ?
Imaginons que mon supérieur hiérarchique ne m’accorde pas de temps de façon régulière pour faire le point sur mes missions.
D : Sur le dernier mois, nous ne nous sommes pas vus pour faire un point sur mes missions
E : Cela me génère du stress car je ne suis pas certaine de travailler sur les bons dossiers prioritaires
S : J’apprécierais beaucoup que nous puissions faire un point le lundi matin afin de partager les priorités de la semaine
C : Cela me permettrait de mettre mon énergie au bon endroit et de me sécuriser.
Et maintenant, à vous ! Quelle est l’action la moins difficile à entreprendre ? Préparez votre DESC et surtout choisissez le bon moment : la personne doit être disponible et dans un bon état d’esprit pour vous écouter. Le DESC est une technique efficace pour se reconnecter à soi car elle vous permet de dire ce dont vous avez besoin.
Identifier ses moteurs pour se reconnecter à soi
Quand nous alimentons nos moteurs, nous nous ressourçons, nous éprouvons un vrai bien-être. Je parle là des moteurs intrinsèques, ceux qui n’appartiennent qu’à nous et non ceux qui nous viennent de l’extérieur (la reconnaissance sociale, faire plaisir à ses parents…).
Le SISEM est une démarche vous permettant d’identifier les moteurs les plus importants pour soi et ainsi se reconnecter à soi.
Ces moteurs sont au nombre de 6 :
- Conquérir, dont le besoin fondamental est l’action, qu’elle soit physique ou intellectuelle. Il faut que ça bouge, que ça avance !
- Construire : un vrai besoin d’amener les choses que vous entreprenez au bout, en sécurisant le résultat
- Explorer : comprendre, découvrir, en savoir plus, voilà ce qui stimule ce moteur. Loin de lui la routine, vive la variété des tâches !
- Créer : faire différemment, trouver des alternatives, mettre en place des choses qui n’ont encore jamais été réalisées. Rien de plus stimulant pour ce moteur.
- Rencontrer : être en contact avec les autres, échanger, découvrir la diversité des gens. Le monde est riche de rencontres !
- Accompagner : vous aimez partager des moments de vie, être utile aux autres, apporter votre soutien, faire équipe.
Si vous souhaitez en savoir plus sur le SISEM et les moteurs et surtout identifier ceux qui vous donnent de l’énergie, vous pouvez me contacter.
Se reconnecter à soi en nourrissant ses valeurs
En travaillant sur l’identification de ses moteurs préférés, il est aussi intéressant de réfléchir sur ses valeurs. Elles nous guident dans nos choix et nous permettent, si elles sont nourries, de vivre en cohérence avec nous-mêmes. Retrouver la cohérence c’est se reconnecter à soi.
Mais il n’est pas toujours simple de « mettre à jour » nos valeurs. Ces quelques questions peuvent vous y aider :
- Qu’est-ce qui vous motive, vous remplit de joie ? Qu’est-ce qui vous fait vibrer, vous émeut ?
- Qu’est-ce que vous ne supportez pas ? Qu’est-ce que vous détestez par-dessus tout ? Qu’est-ce qui vous choque ? Qu’est-ce qui vous révolte ?
- Parmi cette liste, quelles sont les valeurs qui se cachent, celles que vous nourrissez, qui sont présentes et qui s’expriment aujourd’hui ? Et quelles sont celles que vous délaissez ? Et alors, que pourriez-vous mettre en œuvre ?
Si vous souhaitez approfondir ce sujet, voici un de mes articles : vivre en accord avec ses valeurs pour se reconnecter à soi.
Quelques conseils pour se reconnecter à soi pendant ce 2ème confinement
En préparant mon article, j’ai découvert une interview de Nicolas Franck – Psychiatre – sur l’état psychologique des français. Voici des conseils pour prendre soin de soi et se reconnecter à soi pendant le confinement:
- Se construire son quotidien même si nous ne pouvons pas travailler et ne pas se laisser aller à ne rien faire
- Maintenir une activité physique – sortir, se promener en ayant un thème dans la tête pour développer notre sens de l’observation : ce peut être l’architecture, les jardins, une couleur que je vais rechercher et prendre en photo
- Se fixer un objectif : se mettre au bricolage, à la cuisine. Les activités manuelles nourrissent la confiance en soi et lorsque nous utilisons nos mains, nous sommes pleinement avec nous-mêmes. Pour en savoir plus sur l'impact des métiers manuels et du manuel sur notre bien-être.
Alors, quel petit pas allez-vous choisir de faire pour vous reconnecter à vous ?
Isabelle Bui